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Au chat et à la souris (PART I)

  Bienvenue à la Clinique Psychiatrique Château du Grand Air annonce la pancarte défraichie à l’entrée du parc. Il y a quelques temps encore, fleuron en matière de soins des troubles psychiatriques aigus et subaigus, elle arborait fièrement ses façades de briquettes roses percées de grandes fenêtres ornées de pierre de taille blanche dans le plus pur style Renaissance. Autre temps, autres mœurs. Jouxtant une autoroute récemment tracée, à l’écart de toutes habitations alentours hormis une station-service incongrument construite sur une parcelle de son parc, nul ne saurait affirmer si cet établissement était toujours en activité.

  Une vilaine risée balaie le parc laissé à l’abandon. Par rafales rageuses, le vent chargé de matières mortes fouette les vitres de la monumentale porte d’entrée qui finit par céder à un ultime coup de boutoir. Une horde indisciplinée de feuilles brunâtres s’engouffre dans le grand hall, en investit chaque coin et recoin, gravit en tourbillons désordonnés les marches du majestueux escalier de pierre, au rythme des claquements chaotiques de la porte libérée de toutes entraves.

  A l’étage, aux hurlements lugubres du vent se joignent l’inquiétant hululement de quelques patients. Ces cris scandent la quotidienneté de mes journées passées ici, cloîtré dans cette funeste geôle. Parfois mon désespoir transpire tant, que même mon irascibilité m’insupporte ; une rage profonde m’emporte, et mes longs gémissements se joignent de concert aux autres.

  La porte s’ouvre précipitamment. Un bataillon de deux hommes et une femme fait irruption dans la pièce et, tandis que les assistants m’immobilisent au sol, l’infirmière d’un geste théâtral me plante une seringue dans le bras. Une vive brûlure se fait sentir à mesure que le venin parcourt mon réseau veineux et, rapidement, me plonge dans un état amorphe et de bête béatitude.

  Souvent la nuit, une infirmière corpulente brandissant triomphante une énorme seringue, hante mon sommeil agité. D’une brève poussée, un jet d’anesthésiant s’échappe de l’aiguille et retombe au sol en une nuée de gouttelettes. Un rictus de satisfaction déforme son visage. Sa tête couverte d’une ridicule coiffe se penche sur moi et, soudainement, une terrifiante poitrine, comprimée dans l’échancrure d’une blouse trop étroite, obscurcit mon champ de vision.

 

(A suivre...)

Jack Monster, © 2008, tous droits réservés.

Commentaires

  • Ah AH........j'attends le lundi 24 Mars avec impatience pour la suite...............................Bisous

  • mmmmmmmm, vivement le 24 mars, car je reste sur ma fin........
    black angel

  • Ah ah ! Des nuits hantées par la vision d'une femme avec une seringue à la main ?
    Oh la la ... Quel fantasme M.J !
    Bon, pas d'interprétation sur le site d'autant que je fais payer cher mes consultes...hi hi !!
    Et puis, avec toi faut s'attendre à tout, quelle chute cette fois ?
    Tu serais excellent pour le court métrage où la chute doit être brève et inattendue.
    à défaut d'aller se prélasser dans ton H.P haunted English castle.
    On pourrait voir à se faire un court ?
    Kiss Kiss M.J
    W.))))

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