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Sous mes yeux

Il n’y avait pas de lumière. C’était un soir d’avril. Un soir dont je me souviendrai toute ma vie, ou du moins de ce qu’il en reste, s’il en reste. Il n’y avait pas de lumière ce soir d’avril. J’étais là dans l’immense pièce vide, assis sur un tabouret en face du téléviseur éteint. Pourtant des images défilaient devant mes yeux, mais ce n’était pas celles d’une série américaine, c’était les images de la réalité. D’une réalité passée ou à venir ? Difficile à dire. J’avais tellement vu ces images. Avant, après ou tout simplement maintenant ? Là, tout de suite. Ici.

Je le distinguais parfaitement dans l’obscurité avec mes yeux hérités d’un chat. Il est rentré sans faire de bruit. Mais je te vois ! Je te vois. Et toi, tu ne me vois pas, parce qu’il fait noir et que je reste immobile. J’ai cessé de respirer. Depuis combien de temps ? Il n’y avait pas de lumière. C’était un soir d’avril. Tu es rentré sans faire de bruit.

Pour te voir, je n’allume jamais la lumière. Ton ombre se fond dans l’obscurité de la pièce, noire dans le noir, seule trace de ta présence. À l’étage, le lit est défait. Figé dans le temps, les draps souillés de ton empreinte à jamais ineffaçable. Dans le noir. Je t’ai vu. L’ombre de ton corps. Deux corps qui se fondent dans l’obscurité. Noirs dans le noir. Jour après jour. Sous mes yeux d’outre-tombe.

© MonsterJack - 2015

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