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Station-service - La fin alternative d'Amicie - Part III

 

- C’est un nom choisi au hasard, ne vous focalisez pas dessus. Tout ce qu’on vous a dit est faux, rien n’est réel. Les doses que vous avez reçues devaient vous faire oublier toute cette histoire. Ils voulaient supprimer votre mémoire. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, pourquoi ils n’ont pas réussi… C’est pour cela qu’ils ont décidé de vous changer de secteur. Votre corps ne réagissait pas au traitement…

- Alors ils ont voulu muter mon cerveau ?

- Oui, c’est ce que j’ai entendu mais vous savez, je n’étais pas dans la confidence. Je suis dépassée également…

- Dans la station… la cantine ou je ne sais quoi, vous avez discuté avec un serveur. Vous sembliez le connaître non ?

- C’est exact. Il s’agit d’un collègue avec qui j’ai étudié l’anatomie d’un groupe de cellules. Il venait aux nouvelles pour voir si j’arrivais à vous retenir. Jusqu’à présent, il m’était sympathique. Mais hier soir, il était agressif, il m’a fait peur. Ils se sont servis de moi également…

- Vass ? Vassilia ?

- …

- Répondez

- Vassilia.

- Très bien Vassilia, comment expliquez-vous qu’un car de touristes soit arrivé dans la station service ce jour-là ? S’il s’agit d’un hôpital, que faisaient-ils là ? Ne me dites pas que c’est une coïncidence : tout d’abord moi, puis un car de touriste… cela fait beaucoup le même jour !

Je suis apaisé, je viens de la piéger. Tout ce que cette folle me raconte ne tient pas la route. Je la regarde, elle parait éteinte, prête à me livrer enfin la vérité.

Une étrange beauté se dégage d’elle à présent. Ses yeux scintillent de mille feux. Ses larmes sont-elles fausses également ? Je peux m’attendre à tout à présent. Je n’ai pas confiance en elle. Sa beauté n’est peut-être pas réelle. Je m’attends à la voir retirer son masque et découvrir un visage abject et difforme.

Je ne sais plus quoi penser, le bien-fondé de la situation m’échappe.

Son doux regard me perturbe, elle me paraît sincère à nouveau.

- C’était un car de patients… Vous ne vous souvenez plus ? Ils ont tous hurlé lorsque vous avez tenté de vous enfuir…

- Que dites-vous ? Je me suis enfui ?

- Oui… Lorsque vous avez décidé de reprendre le cours de votre voyage, ils n’ont pas réussi à vous retenir plus longtemps. Ils n’avaient pas d’autre choix que de vous appréhender. L’heure du petit déjeuner approchait pour les patients du secteur rouge, il fallait vous évacuer au plus vite.

- Vous semblez bien renseigné pour une simple laborantine Vassilia.

- Je… je n’ai compris que tout cela très récemment. Je vous assure, je suis une victime, ils se sont servis de moi !

- Comment m’ont-ils arrêtée ?

- Après que vous … que cette Elodie et vous avez…

- On se comprend, continuez…

- Vous avez voulu régler la note et ils se sont jetés sur vous…

- Je ne me souviens pas de cela.

- Ce sont les médicaments, essayez de vous souvenir… Je ne connais pas exactement les détails mais vous avez réussi à vous libérer de leur emprise et à retourner la seringue contre cette Elodie …vous l’avez menacée ! Le personnel a perdu le contrôle, les patients en ont profité pour se rebeller. Vous avez créé la panique dans le local. Les infirmiers n’étaient pas assez nombreux. Mais ils ont pu sonner l’alarme à temps…

- Que voulez-vous dire ?

- Les renforts ont réussi à maîtriser la situation. On vous a assommé et vous avez été transporté dans une cellule.

- C’était il y a combien de temps ?

- 2 semaines… environ

- Mon Dieu … Quel jour sommes-nous ?

- Le 19 mai…

- De quelle année ? Je ne me souviens plus de rien…

- Vous êtes arrivé le 4 mai au matin. Nous sommes en 2008 monsieur !

- Et … je ne me souviens pas non plus de mon prénom, ni de mon nom …. Qui suis-je ?

- Je vous ai amené vos papiers. J’ai réussi à les récupérer dans la réserve avant de venir à vous.

- Mes papiers… montrez-les moi !

- Nous avons peu de temps, il faut songer à fuir maintenant.

- Non ! Je veux tout d’abord connaître tous les détails de mon incarcération… Est-elle morte ?

- De quoi parlez-vous ?

- Je l’ai tuée n’est-ce pas ? Elodie…

- Non mais ils ont voulu vous faire croire le contraire.

- Pourquoi ?

- Vous l’avez à peine touchée. Ils ont réussi à vous empoigner à temps. Je ne peux vous en dire d’avantage, je suis hors-jeu depuis le début. Je n’ai aucune idée de ce qu’il se trame ici. Je ne connais pas leur champ d’action. Je sais simplement qu’ils voulaient contrôler votre esprit, effacer votre mémoire et y introduire de nouvelles données. Mais le traitement n’a pas fonctionné sur vous. C’est pourquoi ils ont décidé de procéder à une nouvelle expérience : la mutation.

- Je ne suis donc pas dangereux ?

- Je n’en suis pas sure… avec tout ce que votre cerveau a subi ! Ils ont tout fait pour vous persuader que vous l’étiez. Ils y sont peut-être arrivés…

Je tente vainement de classer toutes ces informations et de les analyser pour en trouver le sens. Mon crâne me paraît lourd, j’ai tellement de mal à rassembler les pièces du puzzle…

Je n’arrive pas à me décider. Dois-je lui faire confiance ? Me dit-elle réellement tout ce qu’elle sait ? Je n’ose encore prendre une décision qui risque de m’être capital. Je manque de temps, je manque d’air, je manque de discernement…

- Il faut vous décider maintenant ! Je ne vais pas rester dans cette pièce éternellement. Je vais sortir d’ici avec ou sans vous…

- Mes papiers… où sont-ils ? Donnez-les-moi !

(A suivre...)

Amicie, © 2008, tous droits réservés.

 

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