Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La tentation - 3

Je la regarde. Elle est belle. La même allure, la même expression, la même sensation, la même attirance, sa peau contre ma peau, ce plaisir fusionnel, ce désir du touché. Oui, elle me touche, son sourire me touche, la candeur de son regard me touche, son odeur me touche, son corps contre le mien me touche. Elle pose la main sur mon épaule. Je trésaille. Elle me regarde, elle ne cesse de me regarder. Ces yeux se figent dans les miens.

 

Nous étions là, seuls, face à face, au milieu de la grande pièce qui, vide de tous ses meubles, paraissait immense. Un peu empruntés, conscients de l’instant, comme un adieu, à quelques heures de son départ, de notre abandon. La lumière du soleil filtrait à travers les interstices des volets tirés à l’espagnolette.

Nous nous étions regardés longuement, soudainement intimidés, n’osant agir, briser le charme de ce moment. Elle avait approché sa bouche de mes lèvres, j’avais retenu mon souffle, et elle me les avait pincées tendrement. Sa langue s’était attardée sur mon cou, remontant lentement le long de ma pomme d'Adam. Ses doigts avaient agrippé le col de ma chemise et avaient défait les premiers boutons. Mon nez avait plongé au cœur de sa chevelure. J’avais fermé les yeux et pris une longue inspiration, infinie, jusqu’à l’enivrement, afin que son odeur s’incruste à jamais dans ma mémoire olfactive et la caresse de son souffle court sur la peau frissonnante de mon thorax m’emportait au loin.

Elle avait déboutonné mon pantalon, m’avait pris dans la chaleur de sa bouche. J’avais senti les muscles de mon corps bander, la raison fuir, une intense brûlure de plaisir électriser ma chair. Je l’avais relevée, avais embrassé goulûment sa bouche, puis avidement tout son corps, comme un fou, possédé, comme je la possédais à ce moment, une dernière fois, sans rien laisser échapper, pas une miette, pas un seul recoin resté inexploré.

Nos corps s’empoignèrent, se pénétrèrent, fusionnèrent.  Il y avait eu un dernier râle, un dernier gémissement, un dernier assouvissement, puis elle s’était écroulée à terre, vidée. J’avais regardé son corps étendu frémissant, les jambes écartées tremblotantes, la toison hirsute. Je m’étais agenouillé, avais embrassée délicatement ses lèvres déjà violacées, avais posé mon sexe éteint contre son pubis, recouvert son corps refroidi du mien. Une infinité de temps, nous étions restés enlacés, à nous aimer.

Jack Monster, © 2008, tous droits réservés.

Commentaires

Écrire un commentaire

Optionnel