Ces notes de piano qui sonnent dans l'abîme de tes nuits
 Et s'abîment dans les ténèbres de ta vie évidée de ses sens
 Dans le reflet du miroir, frêle créature qui s'efface
 Renvoie l'image effritée du temps où tu existais
 Où l'espérance n'était pas la sœur jumelle du désespoir
 Ces notes qui déjà ne t’appartiennent plus
 Qui à chaque boucle te fuient un peu plus
 Pour ne les perdre tu retiens ton souffle
 Pour ne périr tu cesses de respirer
 Pour ne pas mourir
 C'est tout ce qui reste de toi
 Dans la pénombre sombre ta vie
 En émoi l'émotion noire se noie
 En toi le démon te dépouille
 Entreprend son long travail de dépeçage
 Découpe savamment ta cervelle en lamelles
 Dérobe ta peau qu'il plaque sur son corps
 Mise à nu avant ta mise à mort
 A travers le prisme numérique
 Tu ne te possèdes plus
 Désincarnée, abandonnée, laissée
 Sensible, pathétique, absolue
 Nue tu es belle
 Collectionneur d'émotions
 Il ramasse les miettes de ton œuvre méconnue
 Recolle les morceaux éparpillés sur la toile
 Raccorde les mots ânonnés de tes phrases musicales
 Rejoue les quelques notes de piano qui l'accompagneront un moment
 En toi il s'est éveillé et te bouffe de l'intérieur
 Roule la larme sur ta joue où brille son reflet
 Pleure mon amie, vide-toi et meurt
 De ta fleur fanée naîtra un nouvel être
 Qui mènera à bien ta vie
 Te protégera de toi
 Et te prendra
Jack Monster, © 2007, tous droits réservés.