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Coup de griffes

Le week-end dernier, je me suis attaqué à la haie de thuyas qui entoure le jardin de la maison. Il faisait beau et très chaud. Je n'avais pas envie de le faire. Ça fait chier! Je serais bien allé à la mer, à marcher pieds nus sur le sable mouillé par le va et vient des vagues. Tiens à Deauville, à regarder les vieilles bourgeoises, toute orfèvrerie dehors, caqueter sur les planches face au casino."Mais si, mais si, très chère, je vous l'assure, mon époux le disait encore ce matin au petit déjeuner. Il l'a lu dans le journal. N'est-ce pas Grégoire?" Mais il est où Grégoire? Jamais là quand il faut les maris! Ah ça y est, je le vois! Il est là bas, debout sur le promontoire qui longe la promenade, scrutant l'horizon. Un vrai gamin, je vous le dis! Monsieur est en train de surveiller ses rejetons qui s'ébrouent au loin dans l'eau, car la mer se perd à perte de vue à cette heure de la journée.


J'ai pas envie! Mais bon, j'allais pas la laisser comme ça la haie! Toute hirsute! Abandonnée depuis...je ne m'en souviens pas, Longtemps! Cent mètres de haie, ça vous dit? Bon, allez, assez causé, faut s'y coller! Je suis monté dans la chambre et j'ai ouvert la vieille armoire en bois massif, même pas mitée. La porte à couiner...oui je sais, faut que j'y fasse quelque chose. Une prochaine fois! J'ai pris le tee-shirt le plus pourri que j'ai trouvé et je suis descendu à la cave chercher le taille-haie.


J'y ai passé un temps infini à tailler cette putain de haie. Mais là c'est mieux, c'est pas parfait, non, on voit que c'est artisanal! Je sue sang et eau. Vous auriez dû me voir les bras ensanglantés, par des dizaines de griffures, qui vont de la micro-coupure à la franche entaille. On ne peut même pas les compter tellement il y en a! J'ai dû y aller un peu fort, me battre trop vigoureusement contre ses branches acérées, à cette haie. Voilà le résultat, mais même pas mal! Enfin on verra tout à l'heure avec le désinfectant. Ça sera une autre histoire, pour sûr.


Là au moment où j'écris, je contemple la multitude de croûtes qui se sont invitées sur mes bras. C'est pas joli à voir, enfin ça dépend, on peut aimer. En tout cas c'est impressionnant, oui on peut dire ça, vrai!
Mais ce ne sont pas toutes ces griffures qui me font mal. Non. Elles, je m'en fiche! C'est le dernier coup de griffe de cette femme, Alexandra. Il n'a pas déchiré ma peau. Non, il n'y avait plus de place! Mais il a égratigné mon coeur rougeoyant à jamais...

Jack O. Monster, © 2007, tous droits réservés

Commentaires

  • Tu as raison : quelle horrible fille cette Alexandra !
    C'est ce que je me dis tous les jours.

  • Sympa !
    (Surtout les bourgeoises de Dauville, dans le mille!)

  • bah je suis jalouse ! Et un texte pour moi alors ? (en plus tu seras servi avec moi côté coup de griffes lol ;-) )

  • Waw, excellent, j'apprécie votre style. C'est mon tout premier commentaire ici et je reviendrai avec plaisir sur votre blog !

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